Avec sa technologie qui imite la cigarette, JUUL entend faire un tabac dans la Belle Province

Rarement a-t-on vu un tel succès aux États-Unis mais ce que les gens ne savent pas, c’est qu’il y a une raison scientifique derrière.

Ce n’est pas juste à cause du marketing, du beau design, d’un nom cool ou encore d’une simple mode, bien que tous ces éléments ont sans doute aidé.

Parce que JUUL (prononcer jewel), c’est d’abord et avant tout la première vapoteuse qui a réussi l’exploit de reproduire fidèlement la dose de nicotine obtenue en fumant une cigarette.

Autrement dit, de devenir la première cigarette sans fumée!

Pour les fumeurs, c’est un rêve! Car cela signifie enfin, pour eux, la satisfaction accessible sans respirer les composés toxiques issus de la combustion de tabac mais bien seulement à partir de vapeur… qui est assurément moins nocive pour la santé.

C’est en utilisant des sels de nicotine plutôt que la molécule sous sa forme libre (voir article ici de l’Institut de cardiologie de Montréal) que JUUL a réussi à moduler son absorption à la perfection avec celle des cigarettes et ce, à partir de vapeur. C’est la première marque de vapotage à réussir ce tour de force.
Une demande axée sur la nicotine

Aux États-Unis, JUUL connaît un tel succès qu’elle accapare à elle seule 76% des ventes de produits de vapotage.

La croissance de l’entreprise, basée à San Francisco, ressemble à celle des starts-up internet. Depuis qu’elle a été lancée en 2015, la valeur de l’entreprise s’est haussée à 16 milliards $ US. Et, preuve de la notoriété du produit, les amateurs de JUUL en ont même fait un verbe et une expression.

Au Canada, elle vient tout juste d’y faire son entrée.

Or, le vapotage connaît chez nous un regain de popularité depuis qu’en mai dernier, le gouvernement fédéral a adopté le projet de loi S-5 qui autorise enfin la vente de nicotine à vapoter, l’ingrédient suprême que la vaste majorité des vapoteurs recherchent.

Pour les tenants de la santé publique, c’est un phénomène qui inquiète car on craint ainsi d’inciter les mineurs ou les non-fumeurs à consommer de la nicotine.

Toutefois, nombreux sont ceux — et parmi eux un grand nombre de médecins et de spécialistes — qui y voient plutôt une merveilleuse opportunité à saisir pour convertir les fumeurs adultes de la combustion à la vapeur, soit d’un mode d’absorption nocif à un autre qui l’est beaucoup moins.

Et c’est exactement la mission que vise JUUL, soit de convertir les fumeurs — et non les mineurs — à la vapeur, eux qui forment la plus importante clientèle des dépanneurs.

Le prix suggéré d’un kit de départ est de 64,99$ avec quatre recharges de saveurs différentes ou de 44,99$ sans recharge. Une boîte de quatre recharges de liquides se vend généralement 20,99$. La vapoteuse peut se brancher de manière commode dans les ordinateurs, comme une clé USB.

Les dépanneurs voient donc la possibilité de vendre un produit qui, pour une fois, est avalisé par les autorités en santé et voire même Santé Canada, en autant qu’il se tienne loin des mineurs.

Mais la question demeure: comment réussir une percée au Québec alors que la réglementation empêche toute visibilité et promotion? Et aussi, en dépit du fait que les dépanneurs ont eu à date une expérience décevante avec cette catégorie de produits?

Pour en savoir davantage, nous avons échangé avec le patron de JUUL Labs au Canada, Michael Nederhoff.


Entrevue avec Michael Nederhoff, directeur général de JUUL Labs au Canada.

DepQc: M. Nederhoff, merci d’avoir accepté cette entrevue avec DepQuébec. À votre avis, comment expliquer la popularité de JUUL auprès des consommateurs américains?

MN: Les cigarettes constituent l’un des plus importants problèmes de santé publique au monde, tuant plus de 50 % de leurs utilisateurs à long terme. Les fondateurs de JUUL, James et Adam, étaient tous deux fumeurs et souhaitaient concevoir un produit aussi satisfaisant qu’une cigarette, mais sans combustion nocive. La popularité du produit JUUL peut être attribuée au fait qu’il assouvit les mêmes envies que les cigarettes traditionnelles. D’autres dispositifs de vapotage ont connu un succès limité, mais le nôtre a su se tailler une place de choix puisqu’il était le tout premier produit sans combustion initialement conçu pour satisfaire les fumeurs.

DepQc: Croyez-vous que JUUL connaîtra autant de succès au Canada?

Nous l’espérons! Nous souhaitons avoir un impact sur la vie des fumeurs adultes en leur offrant une option de rechange satisfaisante aux cigarettes combustibles. Les fumeurs de partout dans le monde méritent de pouvoir se libérer du fardeau du tabac traditionnel et de changer leur vie. — Michael Nederhoff, JUUL Labs Canada

DepQc: Quelles sont vos attentes par rapport au marché québécois?

MN: Le Québec a l’un des taux de tabagisme les plus élevés au Canada. On y constate donc tous les effets négatifs de la consommation de cigarettes. Pour cette raison, nous pensons que c’est l’un des endroits où nous pouvons avoir le plus d’impact sur la vie des gens. Ce marché constitue toutefois un défi, car la loi québécoise interdit actuellement de présenter les produits de vapotage et d’en faire la promotion en magasin ainsi que de les vendre en ligne, une restriction imposée par aucune autre province canadienne. Nous croyons qu’il s’agit d’une occasion manquée, car le meilleur endroit pour éduquer les fumeurs actuels est là où ils achètent leurs cigarettes.

Les fondateurs de JUUL, James Monsees et Adam Bowen, étaient tous deux étudiants et fumeurs à l’Université Stanford de design, en Californie. Or, leur invention leur a finalement permis de mettre fin à cette vilaine habitude.

DepQc: Pourquoi les propriétaires de dépanneurs québécois devraient-ils s’intéresser à vos produits et chercher à les vendre?

MN: Nos clients, tout comme leurs clients, recherchent des produits pouvant les aider à remplacer les cigarettes combustibles. Je pense que c’est toujours une bonne idée de leur offrir ce qu’ils veulent! Il s’agit d’un facteur extrêmement important pour la vente au détail d’un produit destiné aux adultes.

Les propriétaires de dépanneurs sont d’excellents partenaires car, tant au Québec que partout au Canada, ils ont d’excellents antécédents en matière de vérification de l’âge. — Michael Nederhoff, JUUL Labs Canada

DepQc: Au Québec, au cours des 10 dernières années, les propriétaires de dépanneurs ont eu une mauvaise expérience relativement à la catégorie des cigarettes électroniques. Auparavant, ils étaient autorisés à présenter des produits de vapotage, mais il leur était interdit de vendre de la nicotine, ce qui entraînait des ventes médiocres. Ils ont ensuite été autorisés à vendre de la nicotine, mais ne peuvent pas promouvoir ni présenter des produits de vapotage. Pensez-vous que l’ajout de JUUL à leur gamme peut renverser cette dynamique?

MN: Nous l’espérons — et nous espérons que le gouvernement du Québec constatera, à l’instar de Santé Canada, qu’il est avantageux que les fumeurs de cigarettes traditionnelles se tournent vers des produits de vapotage comme ceux offerts par JUUL. Bien entendu, cela n’est possible que si une confiance s’installe envers la catégorie et les détaillants et que l’on croit que le produit ne se retrouvera pas entre les mains des consommateurs mineurs.

DepQc: Comment voyez-vous la catégorie des cigarettes électroniques au Québec dans les 5 à 10 prochaines années?

MN: Si l’on se fie à nos autres marchés, nous verrons la catégorie croître très rapidement et s’approprier des parts de la catégorie des cigarettes traditionnelles. C’est notre objectif!

DepQc: Si un propriétaire de dépanneur est intéressé à vendre vos produits, que doit-il faire?

MN: On peut toujours communiquer avec nous à l’adresse suivante : [email protected].

DepQc: M. Nederhoff, merci.

2 thoughts on “Avec sa technologie qui imite la cigarette, JUUL entend faire un tabac dans la Belle Province

  • 16 mars 2019 à 20:05
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    Quels sont les dépanneurs qui vendent des JUUL?

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  • 28 mars 2019 à 20:17
    Permalink

    Quelle sont les saveurs . Il y’a tu des saveurs de vraie cigarette merci

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