EXCLUSIF: Malgré l’interdit, les 400 vapoteries du Québec laissent entrer les mineurs à pleines portes

Tandis qu’on interdit aux dépanneurs d’étaler les produits de vapotage à la vue des clients et d’en faire la moindre promotion sous prétexte de ne pas encourager les mineurs à vapoter, il appert que ceux à qui on donne ces privilèges les laissent entrer à pleines portes.

Suite à une demande d’accès à l’information, DepQuébec a appris en exclusivité que cette année, plus d’une vapoterie sur cinq (20,6 %) a échoué aux inspections pièges du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) dans lesquelles un mineur engagé par le gouvernement tente d’entrer dans une boutique spécialisée en produits de vapotage et d’y acheter des produits.

Il s’agirait même du pire score jamais obtenu par ce réseau de vente qui comprend 381 boutiques (source: Le Soleil) et dont la réglementation interdit formellement d’admettre un mineur en magasin… et encore moins de leur vendre des produits.

Sur un total de 604 vapoteries inspectées depuis trois ans, 110 ont laissé entrer et/ou vendu à des mineurs, soit un taux d’échec moyen de 18,2% qui représente un mineur pour chaque 5,5 qui visitent la boutique. En 2018 toutefois, ce taux a bondi à 20,6%, soit le pire enregistré à date.
Pourtant bien plus facile à respecter que pour un dépanneur

La très faible conformité des vapoteries s’explique difficilement dans la mesure où tous les mineurs, quels qu’ils soient, n’ont pas droit d’accès dans la boutique.

C’est une autre paire de manche pour les dépanneurs où les mineurs peuvent entrer et sortir librement sans compter que l’achalandage y est significativement plus élevé et ce, pour une variété de produits beaucoup plus grande, allant du lait à la bière en passant par la sloche, les croustilles et le tabac!

Or, comme on peut le voir au tableau suivant, la conformité des vapoteries à ne pas vendre aux mineurs parait très mal à côté de celles des dépanneurs et autres détaillants de tabac qui font face à des peines beaucoup plus sévères, notamment la suspension de vente de tabac dès la deuxième infraction en moins de cinq ans, ce que n’ont pas à craindre les vapoteries puisque les suspensions ne s’appliquent que pour la vente de tabac.

L’année dernière, le taux d’échec des 381 vapoteries au Québec a atteint presque le double de celui des 8000 détaillants de tabac au Québec et ce, malgré le fait que les inspecteurs du MSSS font des tests beaucoup plus difficiles comme par exemple, de demander d’acheter du papier à rouler au lieu du tabac.
Une réglementation déconnectée du monde réel

Le fait d’interdire aux dépanneurs québécois d’étaler les produits de vapotage et d’en faire la promotion en magasin repose tout entier sur la prémisse d’empêcher l’accès de ces produits aux mineurs.

Or, comme on le voit très bien, il demeure très facile pour un mineur soit d’entrer dans une boutique de produits de vapotage ou encore, bien entendu, de surfer sur le web pour voir les produits et même, de les acheter en ligne, ce que la plupart font.

À cet égard, une foule de boutiques ayant pignon sur rue à Montréal et ailleurs offrent leurs produits en vente sur Internet depuis des années et ce, sans que le MSSS n’ait fait quoi que ce soit pour les faire fermer.

La boutique Montreal Vaporizers située sur la rue Villeray ainsi que Zone Utopia sur la rue Duluth à Montréal vendent toutes les deux des produits de vapotage en ligne au grand jour, sans contrôle d’âge et ce, depuis des années sans que le MSSS n’ait fait quoi que ce soit pour faire appliquer la loi.

Ce sont donc encore une fois les dépanneurs qui se voient discriminés par la réglementation en étant carrément exclus d’un marché d’avenir lucratif malgré qu’ils soient les plus socialement responsables sur le marché et malgré que les mineurs jouissent de toute façon d’un libre accès à ces produits soit via le web ou soit même par le biais des vapoteries.

Cela sans compter le fait que le gouvernement prive ainsi les fumeurs d’un accès plus grand à cette alternative moins nocive et prive aussi les dépanneurs d’une opportunité de transition du tabac à autre chose.

Et pendant ce temps-là, en Ontario

La réglementation prude et sans bon sens du Québec à l’égard du vapotage apparaît de plus en plus déconnectée tandis que l’Ontario assouplit la sienne.

La province voisine ne permet plus d’étaler mais bien de publiciser la présence de produits de vapoter dans les dépanneurs par le biais d’affiches, de pamphlets ou même de vidéos, ce qui demeure interdit au Québec.

Ainsi, tandis que la plupart des études et experts s’entendent sur le fait qu’il est dans l’intérêt public de promouvoir l’alternative moins novice du vapotage auprès des fumeurs, le seul réseau qui les rejoint — soit les 6700 dépanneurs du Québec — se voit interdit d’en faire la moindre promotion!

Et tout cela, rappelons-le, pendant que le cannabis est légalisé à la grandeur du pays.

Décidément, les voies réglementaires du gouvernement québécois s’avèrent bien impénétrables et surtout, si tortueuses qu’elles sont carrément impossibles à suivre en toute logique.

En Ontario, il est maintenant officiellement permis de promouvoir par le biais d’affiches et autres les articles de vapotage vendus en dépanneur, une politique qui est pleine de bon sens compte-tenu des bénéfices du vapotage pour les fumeurs en tant qu’alternative moins nocive au tabac.

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