La RACJ donne raison à DepQuébec et confirme la hausse 2019 des prix minimums de la bière à 2,3%

Soyons bon joueur: tout le monde peut faire des erreurs dans la vie et vaut mieux en rire que de s’en offusquer.

Et si la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) ne vaut pas un rire, elle ne vaut pas grand chose.

Surtout après l’hiver assez long et pénible que nous avons eu.

Cela étant dit, il convient de revenir une dernière fois sur les récents événements, ne serait-ce que pour clore le tout et aussi, pour s’en rappeler car on ne risque pas de voir telle bourde se reproduire de sitôt!

La comédie des erreurs

Rappelons les faits de cette hilarante saga.

Acte 1: En se basant sur la réglementation et l’historique des hausses passées, DepQuébec annonce en primeur le 12 mars 2019 (voir article ici) une hausse à venir de 2,3% des prix minimums de la bière et ce, avant même que la RACJ ne le fasse. Une première!

Étant donné que les hausses sont basées sur l’IPC moyen du Canada de l’année précédente, on peut facilement les prédire plusieurs mois d’avance.

Acte 2: Mécontente de s’être fait voler le punch, la RACJ réplique la journée même en dévoilant sur son site web ce qu’elle qualifie en substance de “seuls vrais bons prix minimums sur lesquels se fier parce que personne d’autre ne sait de quoi il parle”, soit une hausse de 1,99% et non 2,3% comme l’aurait prédit ce site de “fake news” qu’est DepQuébec.

“Nous vous rappelons qu’il est de la responsabilité de la Régie de déterminer les prix minimums de la bière vendue par un titulaire de permis d’épicerie. La présente liste prévaut sur toute autre information qui pourrait être véhiculée.” – RACJ, site web, 12 mars 2019

Acte 3: Le lendemain, les“vrais bons prix minimums authentiques” de la RACJ sont relayés par une foule de médias traditionnels dont Le Soleil et cie, La Presse, Huffington Post et tutti quanti… alors qu’ils sont en fait tous erronés, la Régie s’étant royalement fourvoyée dans ses calculs. Oups!

De nombreux médias traditionnels — et pas des moindres — ont diffusé des prix minimums erronés de la bière pour l’année 2019 tels qu’annoncés par la RACJ dans la foulée de l’article de DepQuébec annonçant plutôt une hausse de 2,3%.

Acte 4: DepQuébec publie un second article plutôt cinglant accusant la Régie de s’être trompée dans ses chiffres (voir article ici) et d’agir de manière irresponsable en semant la confusion dans l’importante industrie de la bière et de celle du détail.

Après avoir réitéré le fait d’avoir les vrais prix  de la bière 2019 et défié la RACJ de se rétracter, DepQuébec concluait ainsi : “Si vous nous demandez comment il se fait que l’on connait mieux la réglementation d’alcool que l’organisme chargé de l’appliquer, nous n’avons aucune réponse à cette question.”

Acte 5: Le lendemain, en toute discrétion, la Régie retire ses “vrais bons prix minimums qui sont les seuls authentiques sur lesquels on peut se fier” et ce, sans aucune excuse, commentaire, correctif ou autre apporté. On ne les reverra plus de sitôt.

Acte 6: Puis, une semaine plus tard, une nouvelle gamme de prix minimums fait son apparition sur le site de la Régie. Et comme de fait… ils affichent cette fois une hausse de 2,3%, soit exactement celle prédite par DepQuébec.

Les anciens et nouveaux prix minimums de la RACJ : passés de 2% à 2,3% en deux semaines. Ces chiffres sont en tous points semblables à ceux présentés par DepQuébec à un millième près pour ce qui est de deux d’entre eux, simple question d’approximation.

Alors voilà. Fin de l’histoire.

N’est-ce pas incroyable quand même… la Régie des alcools qui se fourvoie dans ses prix minimums!

Ce qui montre bien une chose : même les organismes de réglementation les plus solidement établis ne sont pas à l’abri de l’erreur et voilà pourquoi il ne faut jamais rien prendre pour acquis.

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