Nouveau venu mais pas inconnu, Marc Fortin mise sur une approche complémentaire et collégiale

Parce qu’ils sont sous pression de tous bords et tous côtés alors qu’ils jouent un rôle si important dans l’économie (qu’on pense aux frais abusifs de transaction par carte de crédit ou encore, à la hausse effrénée du salaire minimum), les détaillants n’auront jamais trop de têtes dévouées à défendre leur cause et leurs intérêts.

Et une qui s’ajoute désormais à la liste — et pas des moindres — est le nouveau président du Conseil canadien du commerce de détail – Québec (CCCD-Québec), Marc Fortin.

Une longue feuille de route

Âgé de 54 ans, Marc Fortin oeuvre activement depuis une quinzaine d’années dans le milieu associatif des détaillants au Canada. Loin d’être un inconnu, il jouit au contraire d’un réseau de contacts très riche qui s’étend d’un bout à l’autre du pays, ayant été durant une dizaine d’années d’abord consultant puis président de NACDA, soit l’Association nationale des distributeurs aux petites surfaces alimentaires.

Véritable épine dorsale de l’industrie, c’est NACDA qui, au milieu des années 2000, est à l’origine des efforts, de la vision et du plan d’affaires ayant mené ultimement à la création de l’Association canadienne des dépanneurs en alimentation (ACDA) et de ses quatre composantes régionales (Maritimes, Québec ainsi que l’Ontario et l’Ouest qui existaient déjà). NACDA fait d’ailleurs désormais partie intégrante de cette organisation.

Annoncée en janvier 2018, la nomination de Marc Fortin comme président du CCCD-Québec, le pendant québécois du puissant Retail Council of Canada (RCC), est en quelque sorte l’aboutissement logique de carrière d’une personne qui a consacré pratiquement toute sa vie à améliorer les conditions d’affaires des détaillants.

À peine un mois après son arrivée, il a accepté de consacrer sa première entrevue à titre de président du CCCD-Québec à DepQuébec.


DepQuébec : Marc Fortin, d’abord toutes nos félicitations pour votre récente nomination.

MF : Merci!

DepQuébec : D’entrée de jeu, selon vous, qu’est-ce que le CCCD peut apporter de concret aux détaillants du Québec?

MF : Le CCCD est une organisation nationale importante. Nous avons des ressources importantes, des budgets plus intéressants. Nous sommes appuyés par des membres nationaux de toutes tailles. Nous sommes très présents à Ottawa, nous suivons de près les grands enjeux comme la rénégociation du traité de libre-échange avec les États-Unis. Nous commanditons des études qui influencent les différents gouvernements. Toutes ces ressources sont là, disponibles, au service des détaillants.

DepQuébec : Quelles sont vos priorités?

MF : D’abord, je tiens à redonner de la visibilité à l’organisation. Voyez-vous, cela fait plus d’un an que le CCCD-Québec est laissé sans présidence (NDLR : Nathalie St-Pierre, ancienne présidente, a quitté son poste en novembre 2016). J’entend donc rétablir les ponts avec les décideurs au gouvernement, avec les membres de l’industrie et aussi, avec les médias.

DepQuébec : Il y a beaucoup d’associations de détaillants au Québec : ADA, AQDA, CQCD… Comment voyez-vous la dynamique de représentation dans ce contexte?

MF : Autant l’ADA (Association des détaillants en alimentation) est importante que l’AQDA et les autres… toutes ont des entrées différentes, des approches différentes tandis que nos membres et parties prenantes sont souvent les mêmes ou sont séparés. Moi, je crois qu’on peut travailler ensemble : ça c’est important. On n’est pas ici pour partir en guerre contre les autres associations. On peut s’asseoir avec l’ADA et discuter des enjeux, tout comme avec le CQCD et le Conseil du patronat. D’ailleurs c’est ce qu’on va faire prochainement avec l’ADA, revoir ensemble c’est quoi nos enlignements sur les différents enjeux.

DepQuébec : Le CQCD est un peu une copie conforme du CCCD-Québec, non?

MF : En premier lieu, je tiens à dire qu’ils font du très bon travail. Léopold Turgeon et son équipe sont bien ancrés au gouvernement et ils mènent des dossiers intéressants. Pour notre part, étant plus présents à Ottawa, nous verrons mieux arriver certains enjeux dont ceux qui ont une empreinte nationale et fédérale. Et ce sont des enjeux importants.

DepQuébec : Vous êtes aussi impliqués dans des enjeux régionaux comme la renégociation des ententes entre les distributeurs et la SAQ, n’est-ce pas?

MF : Oui! Et c’est particulier, car je m’étais occupé de ces ententes là quand j’oeuvrais pour NACDA voilà plusieurs années, et là, je me retrouve au CCCD-Québec et qu’est-ce que je fais en premier? Je reviens négocier les mêmes ententes qui sont venues à terme pour les reporter de plusieurs années.

DepQuébec : Y a-t-il des enjeux particuliers qui commandent votre attention en ce moment?

MF : Et bien, j’arrive à peine et je suis encore à l’étape de fouiller les dossiers et de bien les comprendre. La variété est impressionnante. On a même des enjeux dans le textile, que les gens tendent à jeter dans les centres d’enfouissement et qu’on pourrait récupérer, valoriser et retourner dans un concept d’économie circulaire sous forme de nouvelles fibres. Il y a des façons gagnantes d’agir pour que tous y trouvent leur compte : détaillants, consommateurs et gouvernements. Nous voulons prendre les devants pour travailler avec les gouvernements dans ce sens là.

DepQuébec : En terminant, pourquoi avez-vous choisi le monde du détail?

MF : Je suis né et j’ai grandi dedans. Mes parents étaient restaurateurs indépendants et j’ai travaillé très jeune dans l’entreprise familiale. Puis, après mes études en marketing, j’ai travaillé auprès d’une très grande variété d’entreprises : pharmaceutiques, distributeurs, manufacturiers, détaillants, distributeurs pétroliers. En ce moment, je suis comblé car en plus de l’alimentation, j’ai du vêtement, des articles de rénovation… ça me permet donc de revenir au détail avec une perspective beaucoup plus large que l’alimentation. C’est un domaine important!

DepQuébec : Marc Fortin, merci et bonne chance.

MF : Merci et bravo pour ce magazine qu’est DepQuébec.

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